dimanche 28 octobre 2012

Poésie du dimanche

Une châtaigne tombe
les insectes font silence
parmi les herbes

Boshô (poète japonais)

dimanche 21 octobre 2012

Poésie du dimanche

Pour redescendre vers l'hiver
La grande clarté de l'été
Vient de se mêler aux arbres verts
Qui en deviennent tout dorés...







Mais la  lumière est prisonnière,
Rougie au feu, le vent la cueille
Pour la déposer sur la terre
Où elle danse avec les feuilles.






La terre éblouie de beauté
Par la lumière en devenir
se recueille pour engendrer
Le clair Soleil de l'Avenir.






Roger Gandon "Lumière d'automne" 1982.

dimanche 14 octobre 2012

Poésie du dimanche

Comme il sont beaux
Les champignons
Les tueurs

Kobayashi Issa (poète japonais 1763-1827)

samedi 13 octobre 2012

Gentiane

Voila une récolte musclée !! Ça change de la cueillette de fleurs délicates ! Nous n'en somme pas à notre premier manche de bêche cassé.
Il faut parfois creusé assez profondément pour extraire les racines coriaces et ramifiées. Certaines sont exceptionnelles par leur diamètre et leur longueur :
Comme toute cueillette sauvage, il faut faire bien attention de ne pas nuire à la "colonie". Bien que cette station soit vaste, cette année nous avons essayé de remettre dans le sol, la partie supérieur de la racine. Elle présente de nombreux bourgeons susceptibles de repartir au printemps. Si cela fonctionne, notre cueillette n'aurait aucun impacte sur la station. A surveiller.

Les racines récoltées sont ensuite triées, brossées, lavées puis rappées avec un coupe légume. A l'heure qu'il est, elles sont maintenant au séchoir et attendent patiemment de rejoindre notre tisane pour le foie !

vendredi 12 octobre 2012

Boulots d'automne

Pendant que les cueillettes sauvages d'automne se poursuivent (genièvre, gentiane, gratte-cul), à la parcelle, c'est un tout autre job qui nous occupe. C'est la saison de l'entretien, de l'aménagement, du soin du paysage. Nous avons de la main d’œuvre, aussi nous avons entrepris de "nettoyer" la baume (abri naturel).
Au fil du temps des outils plus ou moins anciens se sont accumulés et la végétation a poussé par dessus. Les poutres que l'on voit suspendues à la falaise sont le vestige d'un hangar. L'endroit est sec, les outils ont conservé leur parfait état de marche.

Un peu de bucheronnage aussi : un bouquet de frênes "mal placé". Ce sera l'occasion d'essayer le bât pour sortir le bois de la parcelle sans faire de dégât.

La clôture aussi passe à l'entretien. Le gibier circule en ce moment et notre clôture n'est pas en super état. Malgré des traces repérées dans la terre fraîche de la parcelle (chevreuil et sanglier), nous n'avons pas observé de dégât. Pourvu que ça dure !

jeudi 11 octobre 2012

Bât

Nous avons récemment acquis un bât de l'armée suisse. Il nous servira essentiellement pour porter du bois. Premier essai sur nos juments. Ajustement des cuirs et observations des réactions...

Quetsche : "Tiens ?! Quelle est donc cette nouveauté ? A quoi cela peut-il bien servir ? J'ai l'impression que c'est pour nous... Ha !! Ho non !! Il va essayer de me le mettre sur le dos ! Pourquoi moi ?! Est-ce douloureux ? Pourquoi ça fait ce bruit ?? Attention, préparons nous à fuir si ça tourne mal !
C'est bon, c'est terminé ?! Mouai... Restons sur nos gardes !!"

Toundra : "Zzzzzzzzzzzzzzz... Hâ... Tiens, il m'a mis un truc sur le dos. Si ça peut lui faire plaisir."

mercredi 3 octobre 2012

Y a aussi des ratés !

On avait profité de bras supplémentaire (merci papa, Ly et Mickaël) pour éplucher tous nos oignons et échalotes. Environ 150 kgs frais.

Et puis très mauvaise surprise au séchage. Les oignons sont ressortis bruns !  On n'explique pas ce qui s'est passé. L'année dernière ils avaient bien séchés. Les échalotes, elles ont bien passé le cap.
L'année dernière c'était notre production de sirop qui avait mal tournée, on avait par conséquent décidé d'arrêter ces produits (que nous n'aimions pas d'ailleurs). Ça fait aussi parti du jeu d'avoir des échecs !

lundi 1 octobre 2012

Le lait de la colère

OUI, je soutiens les 9 paysans assignés 

au pénal pour avoir déversé "le lait de la colère".


Ce jeudi 4 octobre 2012 nous devons accompagner ces 9 personnes qui paient les pots cassés alors qu'ils étaient plus de 300 en colère !

Rendez-vous à 12h30 place Jean Jaurès pour une marche solidaire jusqu'au tribunal. Les organisations professionnelles agricoles leur réclament 117 730 euros de dommages et intérêts. Nous pouvons également leur apporter un soutien financier auprès de l'association :  "Comité de soutien des paysans" Bas lieu 42141 St Denis sur Croise.


Un entretien avec Raymond et Sylviane Pitiot -mon oncle et ma tante-, qui ont participé à ce mouvement. Ils reviennent sur cette "crise du lait", sur la lutte menée à l’époque et sur la répression qui s’abat, trois ans plus tard : Raymond fait en effet partie des neuf paysans qui comparaîtront.


Replacer l' action du 21 septembre 2009 dans son contexte 

Dès le début 2009, la Confédération paysanne tire la sonnette d’alarme : « Si l’on ne maîtrise pas la production laitière, nous allons au-devant d une grande catastrophe ! ».
Courant mai, l’arrivée des paies d’avril provoque un coup de tonnerre dans les campagnes : 216 euros les mille litres !

La stupeur fait rapidement place à la colère. Dès lors, les actions se multiplient afin de réclamer un prix du lait décent et correspondant au prix de revient des paysans ainsi qu’une véritable politique laitière. Les actions s'enchaînent à un rythme effréné :
En mai, blocage de la préfecture de la Loire puis des usines Lactalis et Sodiaal.
En juin, actions à la MSA1, blocages d'usines Sodiaal dans la Loire et l'Isère, nouveaux blocages chez Lactalis, nouvelle action à la préfecture.
Face à nous, un état silencieux plus prompt à envoyer la troupe plutôt qu’à négocier et des industriels laitiers qui ne veulent surtout pas remettre à plat la répartition des marges au sein de la filière laitière. Pendant ce temps, la contestation prend de l'ampleur, les rangs des manifs grossissent, les gens désespérés sont de plus en plus déterminés.

Fin juin, nouvelle action à la MSA qui sera suivie d'une grande marche silencieuse à travers les rues de St Étienne.
En juillet, nouvelle action pour tirer la sonnette d'alarme à la MSA et toujours pas de réponses à la hauteur des enjeux. Puis, c'est au tour du Crédit Agricole d'être visé, sans succès, le dialogue ne s installe pas.

Fin août, sous le kiosque place Jean Jaurès, la Conf’ invite l’ensemble des OPA2 à débattre et à échanger avec les paysans. Sous la pluie de très nombreux paysans débattent et échangent, sans les OPA dont le silence interpelle.

Le 16 septembre, le lait de la grève est épandu chez Sodiaal à La Talaudière et chez Lactalis à Andrézieux-Bouthéon puis à Sauvain. Le lendemain, c’est au tour des élus réunis autour des petits-fours et du champagne au centre de thalassothérapie de Montrond-les-Bains de recevoir la visite des producteurs de lait. Deux mondes se télescopent : des élus incompétents et qui se foutent royalement du désarroi grandissant des producteurs de lait.
Dialogue de sourds : « Nous sommes assis sur un baril de poudre et personne n'en a conscience ». Le ton monte, les paysans semblent prêts à tout même au pire. Le désespoir n’est jamais de bon conseil !

Le 21 septembre 2009, 300 à 350 producteurs de lait de tous horizons syndicaux se réunissent au musée l’Art Moderne, tonnes à lisier remplies de lait. La cible du mécontentement… une crise qui n’en finit pas, des élus autistes, une administration qui applique avec zèle la politique d'élimination des paysans  initiées par Mariann Fischer Bool et relayé par le gouvernement français.
Alors, tout le monde se dirige vers la Cité de l'agriculture où les paysans déversent le lait de leur colère... pas de cri de joie ou de victoire mais le sentiment de désespoir, d’épuisement, de refus de la fatalité... Le combat de la dignité et de la vie....

Nous refusons d’être la variable d’ajustement des appétits voraces de profits de l’agro-industrie.

1 Mutualité Sociale Agricole
2 Organisations Professionnelles Agricoles