jeudi 18 novembre 2010

Intarissable genièvre...

La campagne "Églantine II" est peut être terminée, mais celle du genièvre... pas encore ! Seul point commun aux deux campagnes : le décor et les épines !

Nous continuons donc d'arpenter les causses à la recherche des ces petites baies bleues. Des baies dites vous ?! Non, ce sont en fait des cônes, les "fleurs" du genévrier. Ce ne sont pas des fleurs à proprement parler, car les conifères n'ont pas de fleurs. Leurs organes reproducteurs sont constitués d'écailles qui se recouvrent les unes sur les autres (comme les pommes de pin). Mais la particularité du genièvre ne s'arrête pas là, car chez lui, et contrairement aux autres conifères, ces écailles sont complètement fusionnées en une seule écaille charnue. Il en a pas fallu plus pour que l'on appel cette "fleur" : baie.

Nous ne sommes apparemment pas les seuls à convoiter ce "fruit"...

En effet, aujourd'hui, au milieu des genévriers, nous avons rencontré un tendeur prenant soin des ses tendelles. Mais qué za quo ?! Voilà quelque chose de bien typique d'ici ! C'est en fait un mode de chasse (ancestral, on peut le dire) pour chasser les grives sur le trajet de leurs vacances : de Scandinavie à l'Espagne (!).

Les tendeurs, posent donc des pièges : les tendelles :
A première vue cela semble très rudimentaire, mais en discutant un peu avec notre chasseur, la pose de tendelles se révèle être un sacré travail, et qui plus est, très réglementée : 
Cette pratique n'est autorisé que dans 30 communes réparties sur la Lozère et l'Aveyron. On ne fabrique pas les tendelles n'importe comment. Elles doivent être pourvues d'un échappatoire et de cales pour permettre à d'autres oiseaux plus petits, pris par erreur au piège, de pouvoir s'échapper.
Tout le monde ne peut pas s'improviser tendeur : seul les chasseurs ayant participés aux expérimentations de mise au point des tendelles en 2003 et 2004 sont habilités à poser des tendelles (autrement dit, quand les tendeurs actuels (une centaine en Lozère) auront disparu, plus personne ne sera autorisé à poser des tendelles). Chacun de ces tendeurs (devant détenir un permis de chasser valable) ne peut poser plus de 80 tendelles à la fois, et prélever un maximum de 100 oiseaux par an. Il doit donc tenir un carnet de prélèvements délivré par la fédération départementale des chasseurs. Et pour finir, la détention pour la vente, le transport pour la vente, le colportage, la mise en vente, la vente ou l'achat des grives licitement capturées au moyen de tendelles sont interdits.
Notre chasseur nous stipule même qu'il a été contrôlé récemment  par des gardes allemands quant au respect de cette législation. On imagine pas que ce caillou suspendu par quatre bouts de bois, caché sous un buisson, dans une zone où la densité de population frôle le 1, puisse intéresser autant Bruxelles !!

Comme moi, j'imagine que les chiffres cités plus haut ne vous disent pas grand chose. Mais en pianotant un peu sur le web, on peut trouver que des études expérimentales ont permises de démonter que ce mode de chasse ne peut pas être considéré comme un moyen de capture en quantité massive.
Et à quoi elle ressemble la grive ? Il y a 4 sortes de grive qui survolent nos plateaux. La musicienne, la mauvis, la draine et la litorne. C'est cette dernière qui est la plus capturée. Voilà à quoi elle ressemble (dommage, nous n'avions pas d'appareil photo le jour de la rencontre avec notre chasseur) :
Elle mesure environ 25 cm pour une quarantaine de centimètre d'envergure, et pèse, selon les périodes de 80 à 140 g... Sur pied !

Et ne dit-on pas "faute de grives on mange des merles" ? En effet, outre les 4 sortes de grives, les tendeurs sont autorisés également à piéger les merles.

Mais quel est le rapport avec le genièvre dans tout ça ?! Ha ! Oui ! En effet, j'ai oublié de vous signaler que la grive se nourrit quasi-exclusivement de "baies" de genévrier. Et de ce fait, les tendeurs l'appâtent avec un rameau de genévrier bien garni. Il faut dire aussi, que durant les mois d'hiver, la grive ne trouve peut être que du genièvre à manger sur les causses... Mais il paraît que c'est ce régime strict qui fait sont goût unique. Qu'en disent les connaisseurs ?

Pour plus de renseignement sur cette chasse atypique : rencontrez un de ces derniers tendeurs ou rendez-vous sur www.grives.net, si vous n'avez pas eu cette chance !

4 commentaires:

Marion a dit…

Super instructif, je ne savais pas tout ça! Et je profite du commentaire pour te souhaiter un bon anniversaire mon cher ptit frère!Gros bisous

Anonyme a dit…

Super forum; merci d'avoir parler de ces types de pièges pratiquement oublier des chasseurs

Anonyme a dit…

c est une honte,moyenâgeux,barbare et inutile,juste le reflet de la bêtise ,de l ignorance humaine!elles ont bon dos les traditions...

eric a dit…

Superbe sujet une très jolie tradition, n'en déplaise à la personne ci-dessus qui n'a même pas le courage de mettre son nom.
Pour plus d'infos vous avez cette page sur le site www.chasse-grives.fr de l'association de défense des chasses traditionnelles à la grive
http://www.chasse-grives.fr/31+la-tendelle.html