OUI, je soutiens les 9 paysans assignés
au pénal pour avoir déversé "le lait de la colère".
Ce jeudi 4 octobre 2012 nous devons accompagner ces 9 personnes qui paient les pots cassés alors qu'ils étaient plus de 300 en colère !
Rendez-vous à 12h30 place Jean Jaurès pour une marche solidaire jusqu'au tribunal. Les organisations professionnelles agricoles leur réclament 117 730 euros de dommages et intérêts. Nous pouvons également leur apporter un soutien financier auprès de l'association : "Comité de soutien des paysans" Bas lieu 42141 St Denis sur Croise.
Rendez-vous à 12h30 place Jean Jaurès pour une marche solidaire jusqu'au tribunal. Les organisations professionnelles agricoles leur réclament 117 730 euros de dommages et intérêts. Nous pouvons également leur apporter un soutien financier auprès de l'association : "Comité de soutien des paysans" Bas lieu 42141 St Denis sur Croise.
Un entretien avec Raymond et Sylviane Pitiot -mon oncle et ma tante-, qui ont participé à ce mouvement. Ils reviennent sur
cette "crise du lait", sur la lutte menée à l’époque et sur la
répression qui s’abat, trois ans plus tard : Raymond fait en effet
partie des neuf paysans qui comparaîtront.
Replacer l' action du 21 septembre 2009 dans son contexte
Dès le début 2009, la
Confédération paysanne tire la sonnette d’alarme : « Si l’on
ne maîtrise pas la production laitière, nous allons au-devant d une
grande catastrophe ! ».
Courant mai, l’arrivée
des paies d’avril provoque un coup de tonnerre dans les campagnes :
216 euros les mille litres !
La stupeur fait
rapidement place à la colère. Dès lors, les actions se multiplient
afin de réclamer un prix du lait décent et correspondant au prix de
revient des paysans ainsi qu’une véritable politique laitière.
Les actions s'enchaînent à un rythme effréné :
En mai, blocage de la
préfecture de la Loire puis des usines Lactalis et Sodiaal.
En juin, actions à la
MSA1,
blocages d'usines Sodiaal dans la Loire et l'Isère, nouveaux
blocages chez Lactalis, nouvelle action à la préfecture.
Face à nous, un état
silencieux plus prompt à envoyer la troupe plutôt qu’à négocier
et des industriels laitiers qui ne veulent surtout pas remettre à
plat la répartition des marges au sein de la filière laitière.
Pendant ce temps, la contestation prend de l'ampleur, les rangs des
manifs grossissent, les gens désespérés sont de plus en plus
déterminés.
Fin juin, nouvelle action
à la MSA qui sera suivie d'une grande marche silencieuse à travers
les rues de St Étienne.
En juillet, nouvelle
action pour tirer la sonnette d'alarme à la MSA et toujours pas de
réponses à la hauteur des enjeux. Puis, c'est au tour du Crédit
Agricole d'être visé, sans succès, le dialogue ne s installe pas.
Fin août, sous le
kiosque place Jean Jaurès, la Conf’ invite l’ensemble des OPA2
à débattre et à échanger avec les paysans. Sous la pluie de très
nombreux paysans débattent et échangent, sans les OPA dont le
silence interpelle.
Le 16 septembre, le lait
de la grève est épandu chez Sodiaal à La Talaudière et chez
Lactalis à Andrézieux-Bouthéon puis à Sauvain. Le lendemain,
c’est au tour des élus réunis autour des petits-fours et du
champagne au centre de thalassothérapie de Montrond-les-Bains de
recevoir la visite des producteurs de lait. Deux mondes se
télescopent : des élus incompétents et qui se foutent
royalement du désarroi grandissant des producteurs de lait.
Dialogue de sourds :
« Nous sommes assis sur un baril de poudre et personne n'en a
conscience ». Le ton monte, les paysans semblent prêts à tout
même au pire. Le désespoir n’est jamais de bon conseil !
Le 21 septembre 2009,
300 à 350 producteurs de lait de tous horizons syndicaux se
réunissent au musée l’Art Moderne, tonnes à lisier remplies de
lait. La cible du mécontentement… une crise qui n’en finit
pas, des élus autistes, une administration qui applique avec zèle
la politique d'élimination des paysans initiées par Mariann
Fischer Bool et relayé par le gouvernement français.
Alors,
tout le monde se dirige vers la Cité de l'agriculture où les
paysans déversent le lait de leur colère... pas de cri de joie ou
de victoire mais le sentiment de désespoir, d’épuisement, de
refus de la fatalité... Le combat de la dignité et de la vie....
Nous refusons d’être
la variable d’ajustement des appétits voraces de profits de
l’agro-industrie.
1
Mutualité Sociale Agricole
2
Organisations Professionnelles Agricoles
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire